Delibes - Les filles de Cadix

Les filles de Cadix

Delibes

Nous venions de voir le taurreau,
Trois garçon, trois fillettes,
Sur la pelouse il faisait beau
Et nous dansions un boléro
Au son des castagnettes.
<Dites-moi, voisin,
Si j'ai bonne mine,
Et si ma basquine
Va bien, ce matin,
Vous me trouvez la taille fine?…
Ah! ah!
Les filles de Cadix aiment assez cela!>

Et nous dansions un boléro,
Un soir c'était dimanche
Vers nous s'en vint un hidalgo,
Cousu d'or, la plume au chapeau,
Et le poing sur la hanche:
<Si tu veux de moi,
Brune au doux sourire,
Tu n'as qu'à le dire,
Cet or est à toi.
_ Passez votre chemin, beau sire...
Ah! ah!
Les filles de Cadix n'entendent pas cela!>

Et nous dansions un boléro,
Au pied de la colline,
Sur le chemin passait1 Diègo,
Qui pour tout bien n'a qu'un manteau
Et qu'une mandoline:
<La belle aux doux yeux,
Veux-tu qu'à l'église
Demain te conduise
Un amant jaloux?
_ Jaloux! jaloux! quelle sottise!
Ah! ah!
Les filles de Cadix craignent ce défaut-là!>

Alfred de Musset

1de Musset has passa meaning went.

The girls of Cadiz

We had just seen the bull,
three lads and three young girls,
on the lawn it was fine
and we were dancing a bolero
to the sound of the castanets.
"Tell me, sir,
if I look well,
and if my skirt
suits me this morning,
do you find my waist slender?…
Ah! Ah!
We the girls of Cadiz are fond of that!"

And we were dancing a bolero,
one evening, it was a Sunday,
towards us came a hidalgo,
stitched in gold, feather in hat,
and hand on the hip:
"Should you want anything of me,
dark, sweet-smiled one,
you need only say,
this gold is yours.
_ Be on your way, handsome sir...
Ah! Ah!
We the girls of Cadiz do not listen to that!"

And we were dancing a bolero
at the foot of a hill,
along the path came Diègo,
who has, for all his worldly possessions, but a coat
and a mandolin:
Fair one with the sweet eyes,
would you have
a jealous lover lead you
to the church tomorrow?
_ Jealousy! Jealousy! What folly!
Ah! Ah!
We the girls of Cadiz fear that fault

© translated by Christopher Goldsack

© translated by Christopher Goldsack